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Photo de Pierre MEYER Praticien

Guide pratique

Quelques cairns sur le chemin !

Une majorité de mes clients veulent apprendre à gérer leurs émotions. Si nous creusons un peu cette intention, il se cache une envie de se débarrasser des émotions qui les submergent et qu’ils ne comprennent pas. Derrière leur demande, ils espèrent une solution à toutes épreuves pour ne plus souffrir.

Le chemin que je propose est une découverte de notre humanité, et un apprentissage de notre fonctionnement avec des hauts et des bas qui avec l’expérience seront moins intenses, moins fréquents et plus acceptables.

 

En réalité, il s’agit plutôt de rencontrer enfin le petit enfant en nous qui a besoin d’un câlin. Vouloir s’en débarrasser, c’est lui mettre une claque ! Le recevoir, c’est s’en occuper à travers une régulation. Mettriez-vous une claque à un de vos enfants qui vous demande un câlin ?

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Les émotions ne sont pas un problème à résoudre, mais un langage à réapprendre.
Elles traversent notre corps, parfois brutalement, et leur inconfort nous pousse souvent à les fuir ou à les contrôler. Pourtant, c’est justement en cessant de les combattre que quelque chose s’apaise. 

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Intégrer leurs règles change tout :
Imaginez un terrain de rugby, ballon en main, sans connaître les règles : chaos garanti.

Subir vos émotions sans les connaître, c’est vivre dans le même chaos. Découvrir leurs règles vous offre une liberté insoupçonnée.

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Ce mode d'emploi n’est pas un manuel technique expliquant comment “gérer” ses émotions, Il montre plutôt quelle posture intérieure adopter pour changer de regard et cesser de leur résister.

1. Les émotions font partie de la vie.

​​Respirer, digérer, dormir… toutes ces fonctions sont automatiques.
Les émotions aussi. Elles ne dépendent pas de votre volonté.


Elles surgissent, parfois brutalement, parfois plus discrètement.


Vouloir les supprimer, c’est comme vouloir arrêter de dormir : mission impossible.

Elles apparaissent spontanément, qu’on le veuille ou non et ne semblent pas toujours logiques.

2. Les émotions sont irrationnelles

Les émotions nous semblent souvent irrationnelles.

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Nous cherchons à expliquer l’émotion avec notre capacité de compréhension du présent, alors que c’est le passé qui se rejoue.

Elle témoigne d’un déséquilibre ancien, souvent un passé lointain, dont nous n’avons aucun souvenir conscient.

 

Le corps a enregistré ce passé comme dangereux. Lorsqu’une situation du présent lui ressemble — de près ou de loin —, une réaction émotionnelle se déclenche. Elle nous semble souvent incontrôlable ou démesurée.

3. Elles sont la trace d’une mémoire

Chaque émotion non digérée laisse une trace dans le corps. Ces traces se rejouent dès qu’une situation ressemble, de près ou de loin, à l’ancienne.

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Mais ce n’est pas un bug du système : c’est un signal.

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Elles ne reviennent pas pour nous punir ou nous embêter mais pour nous signaler qu’un cycle n’est pas terminé. Elles cherchent à être libérées. L’émotion est la trace d’un ancien choc émotionnel qui a besoin d’être entendu et apaisé.

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Pour faire simple, les émotions signalent qu’une partie de vous réclame de l’attention. Les accueillir au lieu de les accumuler, c’est changer le regard que nous posons sur elles.

4. Nous les percevons comme des ennemies parce qu’elles sont désagréables et incontrôlables.

Ce qui rend les émotions souvent “ennuyeuses” ou gênantes, c’est notre ignorance de leur fonctionnement — autrement dit, de notre propre fonctionnement interne. 

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Enfants, nous avons souvent été entourés d’adultes qui ne savaient pas quoi faire de leurs émotions et encore moins des nôtres. Face à nos pleurs, nos colères ou nos peurs, ils se sont sentis dépassés, mal à l’aise. Alors, sans le vouloir, ils ont cherché à les faire taire — pour retrouver le calme, pour se rassurer, pour “bien faire”. 

Nous en avons déduit à notre tour que nos émotions dérangeaient, qu’il valait mieux les calmer ou les justifier. Ce conditionnement nous fait oublier qu’elles ne sont pas dangereuses en soi. 

 

C'est cette ignorance qui fait que nous voulons les gérer, nous en débarrasser, les contrôler, les faire taire ou les supprimer lorsque nous sommes adultes.

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Une émotion n’est pas agréable par nature.
Elle secoue, bouscule, parfois fait peur.
Accepter que l’émotion soit inconfortable, c’est déjà en changer la relation.

5. Quand elles ne sont pas vécues, elles s’accumulent.

Avec le temps, ces traces s’empilent comme des couches et saturent notre système. Le corps finit alors par envoyer des signaux plus forts, que nous percevons comme “trop”, “irrationnels” ou “inexpliqués”. En réalité, il tente simplement d’évacuer ce qui n’a pas encore été digéré.

C’est ce qui fait que certaines réactions paraissent démesurées : ce n’est pas le présent qui déborde, c’est le passé qui remonte.

Prendre le temps d’accueillir ces émotions quotidiennement, c’est éviter cette accumulation.

6. L’émotion n’a pas besoin d’être comprise pour se transformer.

Dans le quotidien, la plupart des émotions qui nous encombrent ne sont pas des messages à comprendre, mais des résidus d’expériences passées qui n’ont pas été digérées. Elles demandent moins à être interprétées qu’à être ressenties, pour enfin se libérer.

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Les émotions ne délivrent pas une “information utile” à comprendre, mais un appel à ressentir ce qui n’a pas été vécu.

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Chercher à “comprendre” une émotion, c’est rester dans la tête au lieu de la laisser traverser le corps. Le mental ne parle pas le langage des émotions : il analyse, raisonne, commente — mais ne ressent pas.

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Le corps, lui, sait réguler spontanément. Chercher le “pourquoi” entretient souvent l’analyse et retarde le processus. Accepter de ne pas comprendre, c’est redonner la place à une intelligence plus ancienne — celle du ressenti.

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Ce n’est pas l’émotion qui fait souffrir, mais la résistance à la vivre. Quand on tente de la raisonner, de la fuir ou de la contenir, on bloque le processus naturel du corps. L’émotion ne demande pas d’explication, mais d’attention. 

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Et quand le mental se tait, le corps reprend la parole : c’est là que le vrai mouvement commence.

7. Le corps est un allié, pas un obstacle.

Le corps nous montre tous les jours que ce qui n’a pas été digéré reste en mémoire. Le corps ne se trompe pas : il exprime, par des sensations, tout ce qui a besoin d’attention. Lui faire confiance, c’est renouer avec la part de nous qui sait déjà revenir à l’équilibre.

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Ce qui répare, c’est le moment où le corps peut enfin relâcher ce qui était figé. On appelle ça la régulation émotionnelle. C’est un processus organique : elle ne demande ni effort, ni volonté. Elle nécessite surtout de laisser le corps faire ce qu’il sait faire — rétablir naturellement l’équilibre, une fois que nous cessons de lui opposer notre contrôle.

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À force d’expérience, cette confiance devient naturelle : on sent quand le corps régule, et on n’a plus besoin de comprendre ni de forcer. Cette posture amène une vraie stabilité intérieure.

Conclusion

Ce mode d’emploi n’est pas une méthode, mais une invitation à changer de posture intérieure face aux émotions.


Il invite à cesser de lutter, à renouer avec la confiance dans le corps, en accueillant vos émotions. Vous retrouvez alors peu à peu votre pouvoir intérieur.

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Ce pouvoir n’est pas celui d’agir sur les faits, mais sur ce qui se passe en vous quand ils surviennent.

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C’est ici que commence un changement durable : quand la relation entre vous et votre monde intérieur redevient vivante, claire et paisible.

Pour vous aider à intégrer cette posture, j'ai compilé plusieurs livres que vous pouvez retrouver en cliquant ici

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